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Patrice Morel (1927-2023)

portrait de Patrice Morel

Nous vous informons que Patrice Morel est décédé le er juin 2023 à Pontmain. Il avait 96 ans.

Patrice était né le 5 août 1927.

Il avait prononcé ses voeux perpétuels le 6 janvier 1953 et avait été ordonné prêtre le 21 février 1954

Il sera d’abord missionnaire durant 21 ans au Laos auprès du peuple Mong. Il arrive le 30 août 1977 avec les RR.PP. Jules Guy et Daniel Nassaney pour la fondation du Grand séminaire Raanuu na te Varua de Punaauia. Après une « année d’adaptation » il est nommé vicaire de la paroisse Saint Joseph de Faaa de 1978 à 1981. En 1981, il est supérieur-fondateur du Grand séminaire… mission qu’il assurera jusqu’en 1989. De 1991 à 1993, il est nommé supérieur de la communauté des O.M.I. en Polynésie. Il quitte la Polynésie pour rejoindre les États-Unis en 1996. Durant ses 20 ans au service de l’Église en Polynésie, outre la fondation du Grand séminaire, il œuvrera comme curé de Fangatau de 1984 à 1996 période durant laquelle il fera construire les salles de catéchèses, Directeur spirituel de Te Nuu a Maria (Légion de Marie), soutien au renouveau charismatique. Il sera aussi la cheville ouvrière de la réfection des églises de Fangatau, Katiu, Puka-puka… Il reviendra en 2001 pour un bref séjour à la paroisse saint Joseph de Faaa puis durant une année en 2003 pour assurer le cours de spiritualité au Grand séminaire. En 2004, il rentre en France, où il assurera un ministère d’accueil et d’écoute à Pontmain. C’est lui qui rédige l’histoire de la présence des O.M.I. en Polynésie que nous avons publié en 2019. Il est décédé le 1er juin 2023 à Pontmain.


Mon chemin de vie

Patrice au milieu d'un parterre de tulipes lors d'une visite au Kökenhoff aux Pays-Bas

Né à Landau, en Allemagne, le 5 août 1927 de parents français. Mon Père était aviateur à la fin de la guerre 14-18. Il avait été envoyé en occupation de 1918 à 1928. Revenue en France, la famille s’est installée à Reims. C’est là que ma mère est décédée le 12 février 1929. Mon Père se trouvait veuf avec trois jeunes enfants âgés de 5 ans ½, 3 ans ½ et 1 an ½. Il s’est remarié en 1932 et 3 autres enfants sont nés : 2 sœurs et 1 frère entre 1933 et 1937. J’ai reçu beaucoup d’affection de la part de ma seconde mère. Nous formions une famille bien unie.

Fils de militaire j’ai vécu beaucoup de déménagements : Metz, Romorantin, Saint Malo, Désertines, et donc beaucoup d’établissements scolaires. C’est lors de mon séjour au collège catholique de Laval que j’ai ressenti le désir d’être missionnaire et que j’ai connu les Oblats. Ainsi en septembre 1945 je suis rentré au Juniorat de Pontmain. Tous ces déplacements furent une bonne préparation à la vie missionnaire.

7 septembre 1947 prise d’habit à La Brosse Montceaux. Puis Scolasticat à Solignac. Service militaire de 10 mois de mai 1951 à février 1952. Vœux perpétuels le 6 janvier 1953. Ordination presbytérale le 21 février 1954. Obédience pour le Laos le 20 février 1955. Arrivée à Vientiane (Laos) le 4 juin 1955.

A cause de ma facilité d’adaptation j’ai été nommé à différents postes selon les besoins. De 1959 à 1971 j’ai dû remplir l’office d’économe provincial. A plusieurs reprises, pour environ 13 ans, j’ai travaillé dans l’éducation comme professeur, y compris deux années académiques comme professeur au Grand Séminaire de Tha Ngon. En juin 1975 lorsque les communistes ont pris le pouvoir j’ai accepté de rester au Laos. Finalement en avril 1976 j’ai quitté définitivement le Laos et suis rentré en France ; congé, session théologique à l’Arbresle, interrogations sur mon avenir.

En mars 1977, m’étant porté volontaire, j’ai rejoint la Province Franco-américaine de Lowell et reçu mon obédience pour la nouvelle mission oblate à Tahiti. J’y suis arrivé le 30 août 1977. Après une première année d’adaptation et d’étude de la langue je suis devenu vicaire à la paroisse de St Joseph de Faaa. Les Oblats ayant été demandés pour aider à la formation de l’Eglise locale, l’ouverture d’un Grand Séminaire francophone fut décidée et j’ai eu la responsabilité de sa fondation et de ses premières années de fonctionnement. Parallèlement à ces activités je participais à la pastorale dans les atolls. C’est ainsi que pendant 12 ans je fus le curé de la communauté chrétienne de Fangatau, communauté de 175 habitants, à 800 km environ de Tahiti.

La santé se dégradant j’ai quitté Tahiti le 19 mai 1996 pour rejoindre ma Province d’adoption, les USA. Mais par deux fois j’ai été sollicité pour revenir à Tahiti donner un coup de main. Une première fois en juillet-août 2001, dans une paroisse et une deuxième fois pour 14 mois en 2003-2004 afin d’assurer une année d’enseignement au Grand Séminaire.

Aux USA je fus d’abord nommé au pèlerinage marial de Colebrook dans le nord du New Hampshire durant 3 ans, puis nommé chapelain d’une communauté des sœurs de la Présentation de Marie, à Hudson, toujours dans le New Hampshire. Mais finalement ne maîtrisant pas suffisamment la langue anglaise, à mon point de vue, j’ai demandé à revenir en France. Ce qui m’a été accordé en octobre 2007. C’est la communauté de Mons-en-Barœul qui m’a accueilli, j’y ai passé 2 ans. Fin 2009 nouvelle obédience pour devenir responsable de la maison d’accueil à Fontenay-sous-Bois. Ne parvenant pas à assumer sereinement cette charge, le Provincial en son conseil a accepté ma démission à la mi-année 2010, tout en restant membre de la communauté du 25 Rue Cdt Jean Duhail.

Témoignage du diocèse de Papeete

Patrice à Tahiti à côté de l'évêque de l'époque

LE 1ER RECTEUR DU GRAND SEMINAIRE DE TAHITI S’EN EST ALLE !

96 ans, Père Patrice MOREL s’en est allé à la rencontre de celui qu’il a cherché et servi toute sa vie… 20 ans auprès des Mong au Laos, 20 ans en Polynésie au service des vocations et des îles, 20 ans à l’accueil et à l’écoute des pèlerins de Pontmain… Homme de prière et de terrain…

En 1987, alors que je finissais la philosophie à Nancy et que j’avais demandé à effectuer un stage pastoral en Polynésie… c’est lui qui est venu me rencontrer, missionné par Mgr Michel. C’est lui encore qui m’accueilli et m’a suivi durant mon année de stage pastoral… J’en garde le souvenir d’un homme d’une grande humilité, déterminé dans sa mission de formateur des futurs prêtres… ancré dans la prière.

La paroisse de la cathédrale présente ses sincères condoléances à la congrégation des missionnaires O.M.I. pour le don de ce prêtre à l’Église en Polynésie.