Casimir Milan

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Nous vous informons que Casimir Milan est décédé 19/9/2021 à Marseille. Il avait 87 ans.

Casimir Milan était né 17/2/1934

Il avait prononcé ses vœux ches les OMI 8/12/1957

Il avait été ordonné prêtre 11/10/1959

Casimir Milan est né le 17 février 1934 dans le diocèse de Carcassonne. Il semble que sa date de naissance le désignait d’avance pour être Oblat ! En 1953, il rejoint le noviciat de La Brosse-Montceaux ; il y fait ses premiers vœux le 1er novembre 1954.

Au Laos
(dessin de G. Sion)

Il a fait ses études à Solignac. Son Oblation perpétuelle est célébrée le 8 décembre 1957. Après trois ans de théologie, selon la coutume de cette époque, il est ordonné prêtre le 11 octobre 1959. Il achève ses études l’année suivante. Le 6 juin 1960 il reçoit du Supérieur général Léo Deschâtelets sa première obédience : il est envoyé à la Mission du Laos. Il suit donc là-bas Jean Subra, son compatriote du même diocèse, de 11 ans son aîné (né en 1923, au Laos en 1949).

Casimir n’a toutefois pas la même santé ni la même résistance que Jean. Dès mai 1965 il doit revenir dans la province de France-Midi, pour un travail pastoral oblat plus calme. Toutefois, son désir de travailler dans les missions ne s’est pas éteint. Dès que sa santé le permet, il repart ! Mais la situation au Laos n’est pas bonne. C’est donc le Cameroun qui va l’accueillir. Il y restera jusqu’à l’âge de 76 ans.

En 2010, en effet, de nouveaux problèmes de santé surviennent. Il demande à se reposer un temps à Notre Dame de Lumière en France. En fait, le 7 mars 2011, le Supérieur général lui donne une obédience définitive pour la Province de France. Alors commence un long calvaire, lié à la maladie d’Alzheimer. Casimir perd peu à peu la mémoire. Le 1er octobre 2014, il est envoyé à la maison de Strasbourg, où les Oblats disposent d’un vrai service infirmier sur place.

Au Laos
(dessin de G. Sion)

C’est là que je fais connaissance avec Casimir, à l’occasion de mes divers retours du Viêt Nam. C’est un homme souriant, calme et gentil, mais qui se demande toujours un peu ce qu’il fait là. Il ne perd son sourire que lorsqu’il doit faire un séjour à l’hôpital, ce qui arrivera de plus en plus. Pour sa part, il fera connaissance avec la police municipale de Strasbourg. De temps en temps, il fait une fugue, et s’en va au hasard des rues et des avenues, ou des lignes de bus. Il est incapable de retrouver son chemin ou de dire quelle est son adresse. Il cherche le chemin pour « rentrer à la maison », chez ses parents (décédés)… à Carcassonne, à plus de 1000 km ! Des gens bienveillants le conduisent au poste de police. On coudra son nom, avec l’adresse et le téléphone de la maison oblate, dans sa veste. Les policiers sont compréhensifs et nous le ramènent, ou bien nous invitent à venir le chercher.

En novembre 2018, l’état de santé de Casimir Milan s’est aggravé au point que la maison ne peut plus assurer une surveillance et des soins suffisants. Les Frères de Saint Jean de Dieu sont d’accord pour l’accueillir dans leur EHPAD Saint-Barthélemy à Marseille. Casimir sera en communauté avec Benoît Kabongo, jusqu’à la mort de celui-ci le 5/11/2020. Mais le covid a alors déjà isolé les deux malades plus complètement ; quelle tristesse !

En février 2021, la communauté de Marseille peut reprendre des liens fraternels plus continus. Les visiteurs ne peuvent pas dire si Casimir les a reconnus, mais il les accueille toujours très gentiment. Les Frères de Saint Jean de Dieu disent qu’il vit dans la sérénité et la paix.

Ce 19 septembre 2021, le doux Casimir entre dans la grande paix de Dieu. Il y retrouve enfin ses parents, tous les Oblats qu’il a côtoyés, et tous les pauvres qu’il a servis avec amour, au Laos, au Cameroun et en France.

Roland Jacques