Michel Frémaux

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Nous vous informons que Michel Frémaux est décédé 6/1/2021 à Lyon. Il avait 95 ans.

Michel Frémaux était né 31/7/1925

Il avait prononcé ses vœux ches les OMI 29/9/1949

Il avait été ordonné prêtre 6/7/1952

Ce 6 janvier 2021, notre frère Michel Frémaux, Missionnaire Oblat de Marie Immaculée, a été rappelé à la maison par notre Père commun. Il avait 96 ans et vivait dans la communauté oblate de la Résidence Saint-François d’Assise, connue aussi comme l’Ehpad de Lyon.

Michel Frémaux naît en 1925 dans le diocèse d’Arras, Pas-de-Calais. A 20 ans, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il arrive au noviciat OMI de Pontmain, à côté de la Basilique Notre-Dame de l’Espérance. Un de ses camarades de promotion est Jean Wauthier, le futur Bienheureux martyr du Laos. Tous deux prononcent leurs premiers vœux le jour de la Toussaint, 1er novembre 1946, à Pontmain.

Les Oblats à la Brosse dans les années 50Jean et les autres vont alors rejoindre La Brosse-Montceaux. Mais pour Michel, nouveau profès, en raison de ses dispositions intellectuelles le Provincial de France-Nord Jean Larvor envisage une carrière académique. Il l’envoie étudier la philosophie et la théologie à Rome. En 1948, Michel obtient sa licence en philosophie. En la fête du son patron Saint Michel, le 29 septembre 1949, il fait son Oblation perpétuelle. Ce fut à Roviano dans le diocèse de Tivoli, dans la maison de campagne du Scolasticat romain, au milieu des vertes montagnes du Latium.

Au bout de 3 ans de théologie, bénéficiant de “l’indult de 3e année” concédé aux Oblats , Michel est ordonné prêtre. Ce fut donc à Rome en 1952. Sa 4e année de théologie comprend une formation complémentaire en Écriture Sainte.

Le “Révérend Père Michel Frémaux, o.m.i.”, comme il convenait de l’appeler à cette époque, reçoit sa première obédience en juin 1953 pour servir… à la Maison Générale, comme secrétaire multilingue. Comme il s’en tire plutôt bien, en mars 1957 il est nommé secrétaire de la Direction générale des Études, un organe de l’Administration générale oblate chargé de superviser les études et les établissements d’enseignement dans toute la Congrégation.

ordination à Solignac dans les années 50
Ordination à Solignac dans les années 50

Le 29 septembre 1960 (de nouveau le jour de sa fête !), Michel reçoit une nouvelle obédience : France-Nord. Il doit en effet revenir au pays natal pour renforcer le corps professoral et l’équipe des formateurs de Solignac. Le Scolasticat a pris dans la Congrégation une grande importance, étant le lieu de formation principal pour les trois provinces de France et celle du Laos. Cette nomination dans une équipe de formation ne sera pas la dernière pour Michel puisque, un quart de siècle plus tard, il travaillera encore comme formateur au Scolasticat de Lyon-Trion. Entre-temps, il fera un triennat comme provincial de France-Nord.

Enseigner la théologie ne fut en tout cas pas une mission suffisante pour Michel, qui avait des aptitudes pour la recherche. Comme chercheur scientifique, il a obtenu une reconnaissance internationale. Sa publication principale concerne l’Évangile de Barnabé – un ouvrage ancien en 222 chapitres, pseudépigraphe d’origine judéo-chrétienne ou musulmane . Michel est co-auteur d’une édition critique, parue en 1977 aux Éditions Beauchesne.

Pour beaucoup d’Oblats, toutefois, la carrière académique rêvée naguère par le Père Larvor résume bien mal l’homme qu’était Michel Frémaux. Pour ceux qui l’ont bien connu, c’était un homme chaleureux, positif, une personne douce, joyeuse et généreuse. Pour moi-même, qui l’ai connu tardivement, il était un bon exemple de religieux missionnaire capable de tenir sa place parmi des intellectuels. Plus encore, il fut un ami précieux, fidèle en amitié, pour d’innombrables Oblats, prêtres, religieux, et laïcs, en France et en Italie, et bien au-delà.

Portrait de Michel FrémauxPour moi, il fut un ami très cher et un collaborateur hors pair. Nous avons travaillé ensemble, pendant environ 10 ans, pour mettre sur pied la béatification des martyrs du Laos. Sans sa présence à mes côtés, je me serais découragé plusieurs fois. Michel n’était jamais dans la confusion, la frustration, jamais en colère… mais il comprenait et pardonnait volontiers mes propres sautes d’humeur ! Pour les martyrs, il a fait jouer à fond sa carte de relations, notamment pour trouver des dactylographes (retranscrire le Codex historicus de plusieurs missions au Laos…). Il est entré en contact avec les familles, les paroisses des martyrs et a maintenu ces contacts tant que la santé le lui a permis.

Dans son cœur, il avait aussi une place très spéciale pour le Viêt Nam. Il avait accompagné plusieurs Vietnamiens dans leur conversion à la foi chrétienne ; il était invité à baptiser leurs enfants, à bénir les mariages, à participer aux fêtes : des amitiés durables et de grande qualité se sont ainsi créées, et Michel a soutenu à sa manière l’implantation et le développement de la Mission oblate au Viêt Nam.

Au long des dernières années de sa vie, à Pontmain puis à Lyon, Michel a vieilli peu à peu ; il a su accepter cette faiblesse en continuant à aimer le Seigneur de la Vie, la Mère de l’Espérance, et toutes les personnes rencontrées directement ou connues indirectement.
Cher Michel, nous ne t’oublions pas et nous savons que, là où tu es, tu ne nous oublies pas.

Roland Jacques, o.m.i.

Témoignage

Hier soir en lisant la Croix j’ai vu le décès de Michel Frémaux. Oui, une belle vie en âge, mais aussi une belle vie de missionnaire.

Je veux te dire, vous dire, ma proximité, car pour moi, Michel a été un « FRÈRE » durant mes années à Chavril. Je garde avec beaucoup de joie, le souvenir de ces années OMI/SFB.

Michel y apportait sa présence fraternelle, son humour et sa joie de vivre …

Françoise Vanhoutte