Jean Col

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Nous vous informons que Jean Col est décédé 3/12/2020 à Chambéry. Il avait 96 ans.

Jean Col était né 25/8/1924

Il avait prononcé ses vœux ches les OMI 29/9/1950

Il avait été ordonné prêtre 1/7/1951

Jean Col est né à Aussois le 25 août 1924, aîné d’une famille de cinq garçons. A l’âge de 11 ans, il est entré au petit séminaire de Saint-Jean-de-Maurienne, en 1935. C’était l’année d’ouverture du nouveau grand séminaire, voisin du collège, et voulu par Mgr Auguste Grumel. A l’issue de ses années de collège, il rejoignit donc ce grand séminaire diocésain, où étudiaient une quarantaine de séminaristes.

Durant les années de la guerre, les séminaires de Moûtiers et Saint-Jean-de-Maurienne virent leurs effectifs amputés, tout d’abord par le départ des mobilisés, puis par celui des nombreux séminaristes prenant le maquis pour échapper au STO. Les deux évêques décidèrent donc de regrouper leurs séminaires, qui fonctionnaient alternativement une année à Saint-Jean et une année à Moûtiers. C’est ainsi que Jean connut lui aussi le séminaire de Tarentaise, d’octobre 1943 à décembre 1944. Il fut appelé au service militaire du 12 janvier au 16 décembre 1945.

A la fin de la guerre, à la suite d’une rencontre avec un prédicateur Oblat de Marie venu prêcher à Aussois, Jean rejoignit la Congrégation des Oblats de Marie Immaculée, en même temps que le Père Jean Amourous, de Modane. Il entre au noviciat des Oblats en Ardèche à Notre Dame du Bon Secours, le 14 septembre 1946. Il y prononce ses premiers vœux, le 15 septembre 1947. Il rejoint dans les jours qui suivent le scolasticat de Notre Dame de l’Osier, dans l’Isère, fin septembre 1947. C’est enfin à Notre Dame de Lumière dans le Vaucluse qu’il émet ses vœux définitifs, le 19 septembre 1950. Il y sera également ordonné prêtre le 1er juillet 1951, et rejoindra Aussois pour y célébrer sa première messe, dans l’église de son baptême, le premier dimanche de juillet 1951.

A la fin de l’année 1951, Jean a reçu son obédience pour le Lesotho où il va rester 15 ans. Il a beaucoup aimé ce pays dont il avait appris la langue, était rentré dans la culture. En septembre 1967, pendant les années de l’apartheid, son évêque décida de le renvoyer en France, car sa sécurité n’était plus assurée dans son pays de Mission. Parti pour ne pas revenir, ce retour fut pour lui un déchirement.

Jean Col de profil dans sa montagneAvec l’accord de son Provincial, ce retour fut pour lui l’occasion de revenir à Aussois, après de ses parents très âgés, pour prendre soin d’eux dans leurs dernières années de vie. Là, pendant une décennie, il rejoignit régulièrement ses confrères de l’archiprêtré de Modane, auxquels il rendait des services pastoraux.

Ayant hérité de ses parents le chalet familial des Balmes, il remit ce dernier en état à partir de l’année 1974, et s’y installa au printemps 1978, après le décès de ses parents. Jean avait une âme de missionnaire, et dans la ligne de l’enseignement du concile Vatican II, il avait le souci de donner aux personnes une formation chrétienne solide, formant des chrétiens engagés et responsables. C’est dans cet esprit qu’au chalet de la paix, il a accueilli beaucoup de camps de jeunes dans la nature, mais aussi beaucoup de chrétiens venant pour des retraites et ou des week-ends. Il s’y dépensa sans compter, aidé et soutenu fidèlement, depuis 1994 par Anne-Marie. Le rayonnement du chalet de la paix en a fait un lieu d’Eglise connu et reconnu, tant dans la paroisse de Modane que bien au-delà.

Son âge avançant, sa santé déclinant, Jean se résolut en janvier 2020 à quitter Aussois, pour rejoindre la Maison Saint-Benoît à Chambéry, y retrouvant quelques autres prêtres de Maurienne, Etienne Albanel et Louis Troccaz. Il est entré à Saint-Benoît le 8 janvier 2020.

C’est de là que, le 3 décembre 2020, il s’est endormi dans la Paix du Christ, dans sa 97ème année.
Anne-Marie Devillers

Témoignage

Aujourd’hui je pleure un ami exceptionnel, mais aussi mon père spirituel.
Préparée par Anne-Marie et toi, l’eucharistie, au chalet de la Paix, c’était chaque fois un intense moment de grâce. Il a fait dire une fois, à ma petite-fille : « je n’ai jamais assisté à une messe comme celle-là. »
Je n’oublierai jamais tes homélies, allant droit à l’essentiel, pour mettre en lumière les richesses cachées de l’Evangile.
Mais ce qui m’aura probablement le plus marqué, c’est ton incroyable capacité d’écoute. Témoin cette promeneuse, sans doute pas spécialement pratiquante, mais à coup sûr cabossée par la vie, venue te rencontrer au chalet. Tu l’as écoutée deux heures durant, sans l’interrompre. Ton regard si bienveillant, ta présence si pleine d’une authentique compassion lui a fait dire, alors qu’elle s’effondrait en larmes : « Père, vous ne pouvez pas savoir le bien que vous venez de me faire. »
Merci à toi et à Anne-Marie pour la cellule d’église que vous avez su créer au chalet de la Paix.
Une église sans apparat, dénudée, pauvre, mais si accueillante, si réconfortante, où Jésus vient rencontrer les cœurs en vérité.
Cher Jean, continue, de là-haut, à prier pour nous et à nous communiquer la force de ta foi, comme tu l’as toujours si bien fait sur cette terre.