La Résistance en action
La presse de la Résistance
Combattre la propagande allemande et collaborationniste et informer la population est la tâche de la presse clandestine. Issu de la fusion de deux journaux clandestins en 1942, Combat tire jusqu’à 50 000 exemplaires.
Albert Camus y participe.
Combat paraît ensuite jusqu’en 1974.
L’assistance aux persécutés, le cas du Père Jacques
Lucien Louis Bunel, dit Père Jacques de Jésus, est un religieux carme. Il fonde et dirige le petit collège d’Avon en 1934. Résistant, il participe au réseau de renseignement « Vélite-Thermopyles ». Le 15 janvier 1944, il est arrêté avec trois enfants juifs qu’il avait cachés, puis est déporté. A Mauthausen, il dit la messe, s’occupe des malades et participe au groupe d’entraide et de solidarité, y compris avec les détenus communistes.
Malade, il meurt à Linz le 2 juin 1945 après la libération des camps.
La lutte armée
Après l’instauration du Service du Travail Obligatoire (STO) en février 1943, les maquis se multiplient sur tout le territoire. Parmi les plus importants, on trouve le maquis des Glières et celui du Vercors, tous deux liquidés en 1944 par la Milice et les Allemands.
Les chrétiens dans la Résistance
Au nom des valeurs du christianisme, dès 1940, des chrétiens ont rejeté l’occupation nazie et la collaboration.
Catholiques et protestants acceptaient normalement le pouvoir temporel, mais pour une partie des croyants, le respect des droits de la personne et des valeurs du Christianisme au-delà du patriotisme devait les conduire à s’engager contre le nazisme ou le régime de Vichy. Pour les catholiques, l’attitude de la hiérarchie catholique globalement favorable au régime de Vichy, « un bon gouvernement légal et ami de l’Église » (source : Olivier Wieviorka, Histoire de la Résistance, Perrin, 2013, p. 420), ne favorisait pas cet engagement. Le passage à la lutte armée était plus difficile encore, il contrevenait au « Tu ne tueras point » biblique et posait donc des problèmes de conscience aux chrétiens engagés.
Pourtant, des démocrates-chrétiens, Témoignage Chrétien, la Jeunesse Étudiante Chrétienne (JEC) et la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) vont agir en combattant la propagande nazie et vichyste, en cachant des réfractaires au STO et des Juifs, notamment des enfants, comme le Père Jacques à Avon, et en participant à la Résistance comme à La Brosse-Montceaux. Au Chambon-sur-Lignon, autour du pasteur André Trocmé et de sa femme Magda, la tradition d’accueil des protestants envers les persécutés et la mobilisation de tout le village ont été remarquables.