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Emil prononce ses vœux perpétuels

L’évènement marquant du mois de mai a été la célébration des vœux perpétuels de notre confrère Emil Roche avec six autres membres du scolasticat international à Rome. Dans cette interview, Emil revient sur son parcours…

Qui es-tu, d’où viens-tu et quel est ton parcours de vie ?

Emil au moment de ses voeux perpétuels, reçoit l'accolade fraternelle d'un OblatJe m’appelle Emil Selvakumar ROCHE MARIYATHAS, (Emil ROCHE). Je suis français d’origine Tamoul du Sri Lanka, né le 30 janvier 1980. J’ai vécu la guerre avec ses terribles bombardements au Sri Lanka. Toutes ces expériences de ma vie personnelle et professionnelle m’ont aidé à discerner et à devenir un serviteur de Dieu pour aider les pauvres et le peuple délaissé. Mon père est un homme de prière et il prie pour les vocations de l’Église. Lorsque mon père est décédé en 1998, mon frère ainé a pris toutes les responsabilités de la famille.

Au Sri Lanka, à cause de la guerre civile, je vivais dans l’insécurité comme les autres garçons Tamouls ; dans cette situation mon frère ainé ne voulait pas que je reste au pays et m’a fait venir en France pour mettre ma vie en sécurité. Je suis arrivé en France en 2010. J’ai vécu avec la famille de mon frère ainé et ma sœur dans une ville proche de Paris. J’avais une vie paisible.

D’où te vient ta vocation oblate ?

Un certain moment j’ai senti l’appel de Dieu, J’ai parlé de mon désir et mes sentiments avec Robert, qui était un Oblat et vivait à Paris. Il m’a mis en lien avec Przemek OMI, chargé des vocations de la Province qui m’a fait connaître un peu la province oblate et les missions de notre province. J’ai écrit ma demande au provincial pour entrer chez les oblats au début de 2015 et j’ai reçu une réponse positive. Puis j’ai décidé d’entrer au pré-noviciat. Au début ma famille n’a pas été d’accord avec mon choix, mais je leur ai dit que je voudrais servir le Seigneur comme un religieux. Seule, ma mère m’encourageait dans mon choix. À présent, toute ma famille encourage ma vocation oblate. J’ai fait mon postulat à Fontenay-sous-Bois, le noviciat à Strasbourg puis la philosophie au Cameroun, pour finir je suis en train de terminer la théologie premier cycle à Rome. Au début de ma formation oblate, c’était un peu difficile pour m’adapter aux règles de vie de la maison de formation. Grâce à Dieu et grâce à l’aide du précédent supérieur provincial, Vincent Gruber, les supérieurs, formateurs de postulat et noviciat, les supérieurs du scolasticat, le supérieur provincial, Renaud Saliba, ainsi que tous mes confrères de ma province, je suis toujours là et je suis toujours content de témoigner du Christ en tant qu’Oblat. J’aime le charisme oblat : apporter aux pauvres la bonne nouvelle de Jésus Christ.

Lorsque j’étais dans les diverses communautés en France comme Oblat en formation, j’étais heureux d’avoir pu vivre un peu de temps avec des anciens missionnaires Oblats français qui sont allés au Laos, Cameroun, Tchad, Thaïlande. J’étais attiré par leur vie lorsqu’ils me parlaient de leurs missions auprès des pauvres. À ces moments-là, j’ai compris davantage la valeur de l’oblation. Parce qu’ils ont annoncé la Bonne Nouvelle, ils ont fondé des Églises parmi les pauvres, ils ont vécu comme des pauvres pour témoigner du Christ. Selon moi, on doit penser à reprendre les bons témoignages de nos confrères ainés pour faire la mission d’aujourd’hui en vivant dans la charité.

Parle-nous de ta formation au scolasticat international à Rome

Selon moi, les vœux sont une alliance entre le Seigneur et moi. J’ai fait mes premières alliances comme Oblat en 2016 à Strasbourg. Au début de mon pré-noviciat et noviciat j’ai eu beaucoup de problèmes pour la compréhension du français, pour le parler, le lire ; mes confrères m’ont beaucoup appris. Lorsque j’étais à Pontmain, j’allais souvent visiter dans sa chambre Patrice Morel pour écouter ses aventures missionnaires. Il a vécu au Laos environ vingt ans puis après l’expulsion des religieux du Laos, il a reçu l’obédience de fonder la mission à Tahiti ; avec les premiers groupes de missionnaires Oblats arrivés avec lui ils ont fondé beaucoup de missions parmi les pauvres. Les villages où ils sont allés, les gens étaient païens, il n’y avait pas d’écoles, pas d’églises. Puis les premiers Oblats ont construit des écoles pour les enfants et des églises pour les nouveaux chrétiens. Je suis vraiment attiré par sa vie missionnaire. Paix à son âme.

Quels sont tes rêves pour l’avenir ?

J’aime promouvoir la vocation oblate parmi les jeunes en vivant l’amitié et la proximité avec eux. Pour moi la mission oblate dans le monde d’aujourd’hui, c’est imiter Jésus par une vie d’amour et de simplicité. Car les gens attendent aujourd’hui plutôt le témoignage de nos vies que nos discours. Quant à moi, je suis prêt à partir là où la Congrégation m’appellera, avec les petites expériences que j’ai vécues en Asie, en Europe et en Afrique. Pour moi, où que je serai, je peux m’adapter au peuple avec lequel je vis et partager de mon mieux l’amour du Christ. C’est là l’objectif principal de ma mission.

Emil ROCHE, OMI